Vous avez passé 25 années au Cameroun et vécu de nombreuses péripéties… Pouvez-vous nous décrire votre parcours de vie ?
Ethnologue de formation, je me suis rapidement tourné vers l’agronomie. Et c’est en tant qu’ingénieur agronome que je me suis évertué à sensibiliser et conseiller des populations dans le montage de projets en leur donnant des outils, des connaissances et des méthodes améliorant leur existence en les rendant plus autonomes, moins dépendantes d’aides extérieures.
J’ai ainsi consacré 40 années de ma vie à impulser et gérer des projets de développement auprès de personnes confrontées à des situations sociales et sanitaires difficiles.
Ayant d’abord exercé cette activité dans différents pays, notamment en conflits, j’ai ensuite eu besoin de prendre de la distance face aux horreurs de la guerre et suis rentré en France au début des années 90. Trois ou quatre années plus tard, je me suis laissé convaincre par de nouveaux projets de développement au Cameroun. Pays dans lequel je suis resté jusqu’à mon rapatriement en mars dernier, soit près de 25 années. Des années où j’ai vécu des hauts et des bas…
Dans le cadre du projet pour lequel je suis venu, j’ai en effet eu le malheur d’avoir fait l’objet d’un coup monté. Je me suis retrouvé seul, sans argent, sans famille. Mais j’ai choisi de faire face. Après avoir fait la connaissance du nouvel évêque du diocèse de Sangmélima Région du Sud Cameroun Monseigneur Christophe ZOA au début des années 2000, je me suis investi dans de nombreux projets.
Ce cadre paroissial fut d’ailleurs un excellent moyen de toucher un maximum de personnes dans l’apport d’expertise, dans la possibilité de faire changer les habitudes et améliorer leurs conditions de vie.
Mais juste avant l’inauguration d’une cathédrale de 5 000 places à Sangmélima dédiée à Saint Joseph Patrons des Missions et des Missionnaires pour laquelle je me suis fortement investi, je suis tombé gravement malade…
À ce moment, comment s’est passé votre rapatriement et votre accueil par France Horizon ?
Lorsque je suis tombé malade, j’ai été accompagné par le Centre Médico-social de l’Ambassade de France à Yaoundé à qui je dois des remerciements pour les soins qu’ils m’ont dispensé sur place. Au vu de mon état, il a été décidé que je devais être soigné en France et ils ont autorisé mon rapatriement. Bien que je ne le souhaitais pas car j’ai ma femme, mes 2 enfants et toute ma vie au Cameroun, j’ai dû me résoudre à l’évidence…
J’ai donc atterri à Orly début mars après 6h30 de vol. A la sortie de l’avion… quel froid ! Et plus aucun repère !
Mais à mon arrivée à la résidence des Patios de l’Yerres, j’ai tout de suite été rassuré d’être accueilli par des gens chaleureux et à l’écoute.
Pour autant, 3 jours après mon arrivée, j’ai dû être hospitalisé un mois afin de soigner, stabiliser ma santé.
Quel regard portez-vous sur votre accompagnement au sein de l’EHPAD ?
Après ce mois d’hospitalisation, j’avais besoin de souffler et de retrouver un confort de vie, ce que l’EHPAD Les Patios de l’Yerres m’a heureusement permis.
La qualité des services, la bienveillance et le professionnalisme des équipes, le suivi médical, la propreté et le confort de l’établissement, sans oublier les vrais bons repas du cuisinier… Tout est fait pour que je me sente bien.
Pour autant, ma vie reste au Cameroun. J’ai avec moi des photos de ma famille et je leur envoie des mails avec mon ordinateur. A terme, j’espère bien sûr pouvoir retourner
auprès de mes proches.