Haïti : la nouvelle spirale de violences pousse la population à fuir
Haïti fait face à un regain de violences mené par des gangs lourdement armés qui a notamment provoqué la démission du Premier ministre du pays, Ariel Henry, le 11 mars dernier. Des évasions massives de prisons, des hôpitaux attaqués, des postes de police sous le contrôle des gangs, des pillages de quartiers, des écoles fermées par crainte d’exposer les enfants… C’est dans ce climat de crise politique et sécuritaire extrême, que certains qualifient déjà de « guerre civile », que la population est contrainte de fuir.
« Nous avons participé à la réunion de coordination de l'opération avec le Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, ainsi que les autorités et partenaires intervenants. Pour les ressortissants, il aura fallu trois jours en mer pour atteindre Fort-de-France, en Martinique, avant de pouvoir prendre l’avion direction la France. »
Nabil Neffati, Directeur général de France Horizon, présent à l'aéroport le samedi 30 mars avec les équipes
Les 163 ressortissants français ont ainsi pu prendre l’avion depuis la Martinique afin d’être rapatriés en France samedi 30 mars. Ils ont atterri à Paris, au matin. Les équipes de France Horizon étaient présentes à l’aéroport pour accueillir ceux qui se trouvaient sans pied-à-terre ni logement. La première phase d’accueil d’urgence de l’association s’est alors mise en marche et les rapatriés ont été accompagnés au plus vite dans un hôtel aux alentours de l’aéroport.
« Nous avions réservé des places dans les hôtels et des stocks avaient été constitués pour accueillir les ressortissants et répondre à leurs besoins de première nécessité (à savoir des vêtements, des couches pour les bébés si nécessaire, des repas avec un prestataire, etc.). Il y a finalement eu moins de personnes dans le besoin que prévu mais nous étions prêts à apporter une prise en charge d’urgence à tous ceux qui auraient pu en être demandeurs. »
Florence Giancatarina, Directrice régionale adjointe Île-de-France de France Horizon, qui s’occupait de la logistique du rapatriement
« À l’aéroport à Paris, il y avait des ressortissants de plusieurs nationalités (des japonais, des suisses, des portugais, etc.). De nombreux ressortissants français avaient déjà des solutions d’hébergement par eux-mêmes. Sur place, avec Frédéric Lermoyer, Adjoint de direction Île-de-France, nous avons pris en charge des personnes françaises isolées et notamment deux familles monoparentales : deux femmes et leurs enfants, respectivement de 5 et 17 ans. Les mères de famille, choquées par ce qu’elles venaient de traverser, bénéficieront d’un bilan médical approfondi une fois arrivées en région. »
rapporte Audrey Beauvois, Cheffe de service du CHU Horizon des Possibles, qui s’est portée volontaire pour réaliser ces accueils avec d’autres collègues
Très rapidement, la seconde phase d’accompagnement stabilisée s’est mise en place. Les directions et leurs équipes en région se sont mobilisées pour trouver des solutions de logement en prévision des arrivées. Mercredi 3 avril, les familles et personnes isolées ressortissantes ont ainsi été orientées en région. Là-bas, elles bénéficient d’un accompagnement socio-économique, d’un accès aux soins et au logement, d’une ouverture à des droits, à la scolarisation pour les enfants, etc.
L’association remercie une nouvelle fois ses équipes sociales et de direction pour la mobilisation dont elles ont de nouveau fait preuve à l’occasion de ce 6e rapatriement d’urgence organisé sur ces 15 derniers mois.